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Confidences de 5 collaboratrices sur leur trouble de santé mentale.
Crédit: tech crunch

Avant le dévoilement public de mon trouble d’anxiété généralisée, je me démenais à camper le rôle de la fille vraiment chill qui ne se faisait déstabiliser par rien. Bon, ce n’était pas très crédible, mais je jouais la game pareil.

Par l’écriture de ces articles sur l’anxiété, je détruis graduellement l’armure que je me suis construite à travers les années. Cette armure qui m’empêche souvent d’avancer et de goûter au bien-être. Cela dit, ces billets ont principalement pour but d'ouvrir une porte, une fenêtre, quelque chose, vers la discussion. Je souhaite créer un partage mutuel entre mon vécu et celui des autres. D'ailleurs, je vous remercie grandement de votre générosité et de votre courage dans le partage de vos commentaires sur le site et sur la page Facebook de Ton Petit Look. Vous m'avez fait verser une larme (plus qu'une!) de bonheur. 

Et voilà que le partage se poursuit grâce à cinq bienveillantes collaboratrices de Ton Petit Look. En effet, elles ont décidé de témoigner à leur tour de leur trouble de santé mentale et du soutien (ou de l'absence de soutien) de leurs proches. Certaines l'ont fait dans l'anonymat et d'autres se sont affichées. Dans les deux cas, le but est atteint : en parler.  

Bref, je ne pouvais pas mieux tomber que sur la gang de TPL pour m'appuyer et m'encourager dans cette aventure à la fois effrayante et stimulante. Mille mercis sincères.
 

Confidences des collabos 
 
« Je pense que j'ai la chance d'avoir le soutien de plus en plus de membres de ma famille. Ma cousine et mon père ont été extraordinaires dans l'acceptation de mon TAG. J'ai réalisé qu'en acceptant ma maladie, ça ne nécessitait pas de la "justifier" constamment. Quelques années plus tard, on a réalisé qu'on était beaucoup plus nombreux que ça dans ma famille à vivre au quotidien avec l'anxiété. Ça m'a permis d'arrêter d'obséder sur les raisons du "pourquoi" et du "parce que"… Je reviens de loin parce qu’on avait tendance à décrire ça dans mon entourage comme mes crises de folie. »
– Kim St-Amour

« Tous les soirs, quand je revenais en larmes, mon chum était là pour me prendre dans ses bras. Il m'encourageait à prendre ça par petits bouts. Il était prêt à me soutenir financièrement aussi pour que je prenne les bonnes décisions pour moi. Ma mère a sauté dans l'autobus pour venir avec moi chez le médecin. Elle m'a fait à manger, a fait mon ménage et m'a "gardée" pendant que mon chum était absent pour le travail. Mes amies ont compris mes limites et mes silences. Mon amie Émilie m'a coachée pas à pas sur Skype, de Paris, pour dealer avec les merdes d'assurances. Quand je suis revenue au travail, mes collègues m'ont accueillie les bras ouverts. Pis Carolane et Théo m'ont donné le break dont j'avais besoin pour retrouver ma voix.

I feel blessed. Avoir un aussi bon réseau de soutien m'a aidée à me remettre sur pied rapidement. Autant que les médicaments et la thérapie. Je ne peux même pas imaginer les gens qui passent par ça et qui sont tout seuls. »
– Andréanne Sylvestre

« C'est moi la collaboratrice qui souffre d'un trouble obsessif compulsif. Malheureusement, je ne peux pas dire que je me sens appuyée et comprise par la majorité de mon entourage ni par la société. Je dois constamment faire face à des "jokes de T.O.C." et même certaines personnes très proches de moi n’ont pas l’air de prendre mon trouble au sérieux. La personne qui m’a le plus aidée depuis le début de ma maladie est sans aucun doute mon père.

À l’université, quelque temps après l’apparition de mes premiers symptômes, j’ai fait ce qu’on pourrait qualifier de mental breakdown. Je refusais de sortir de chez moi, j’étais dans un état de panique constant et j’étais incapable de fonctionner normalement. Mon père a tout lâché et a pris une semaine de congé pour venir prendre soin de moi et s’assurer que j’allais passer à travers. Je ne sais pas ce que j’aurais fait s’il ne m’était pas venu en aide. Je lui en serai toujours reconnaissante. »
– Anonyme

« Sans nécessairement faire un témoignage complet, j'aimerais ajouter un petit quelque chose. Quand j'ai fait une dépression, mes parents m'ont laissée me "casser la gueule". Je ne voulais pas d'aide, je voulais surmonter ça toute seule comme une grande. J'étais sur la défensive dès qu'ils voulaient m'aider, je ne voulais pas me faire victimiser et ils ont respecté la distance que je mettais. Quand, en fin de compte, je me suis sentie dépassée, ils ont été immédiatement là pour moi. Ils ne m'en ont pas voulu d'avoir fait ma tête de cochon. Ils m'ont pris comme j'étais et m'ont respecté dans toutes mes décisions – même les mauvaises. »
– Rosemarie Savignac

« J’ai un déficit d'attention et j’ai aussi le copain le plus patient au monde. Un dans l’autre, je suis pas mal chanceuse! Tous les jours, il accepte le fait que j’oublie toujours tout, partout et tout le temps. Que très souvent, j’arrête de l’écouter en plein milieu d’une phrase, même si ce qu’il dit m’intéresse. Il a appris à ne pas se fâcher pour des choses qui pour lui sont tellement simples comme ne pas oublier de barrer les portes ou d’éteindre le four. Quand je ne suis pas capable de me concentrer, il m’aide et me ramène à l’ordre au lieu d’être frustré parce que je n’ai rien écouté. Bref, il a compris que mon cerveau ne fonctionnait pas tout à fait comme tout le monde, mais que ça faisait, je l’espère, mon charme. »

Petit bémol : le trouble du déficit de l'attention (TDA) ne semblerait pas faire partie de la famille des troubles de santé mentale. Il s'agirait d'un trouble neurologique. Ceci étant dit, il peut être envahissant et affecter tout autant qu'un trouble de santé mentale.
– Anonyme

Comment vos proches réagissent-ils à votre trouble de santé mentale? Comment ont-ils vécu le diagnostic?

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