D'aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours masturbée. Petite fille, je ne savais pas trop ce que je faisais. Je savais juste que c’était vraiment agréable et que je devais toucher ma ploune seule dans ma chambre. En grandissant, j’ai commencé à mettre des mots sur les sensations dans mon bas-ventre.
J’ai continué la masturbation en cachette, dans le bunker de ma chambre.
Au secondaire, des fantasmes se sont greffés à mes caresses naïves. Je suis devenue une scénariste de romans Harlequin qui servaient à mes orgasmes. Peu à peu, j’ai découvert ce que j’aimais. Comme je ne consommais pas de porno, j’ai pu me forger mon propre imaginaire sexuel. Dans mes histoires sexu un peu impossibles, il y avait souvent des femmes. Grâce à la masturbation, j’ai découvert et accepté que j’étais bisexuelle.
Crédit : Pony/Facebook
Au fil des caresses, j’ai trouvé ce qui me procurait du plaisir. Les parties de mon corps que j’aimais le plus toucher. C’est cliché en maudit, mais la masturbation m’a vraiment aidée à connaître mon corps. Feelin' myself, much? Me masturber m’a permis d’avoir des orgasmes très vite dans mes relations sexuelles partagées.
Faire l’amour à mon propre corps m’a aussi aidée à ne pas me détruire. Parce que j’ai souvent été kamikaze. J’ai coupé mes bras et mes jambes de l’âge de 15 à 21 ans. Je me suis fait vomir. Je me suis détestée. Triste-trash. La masturbation m’offrait une trêve. Je pouvais aimer un peu ce corps et lui faire plaisir.
Je n’ai jamais cessé de me masturber, et ce, même si je fais l’amour toutes les semaines depuis que j’ai 16 ans. La masturbation fait un peu partie de ma saine hygiène de vie. Je me suis munie d’outils de plaisir. Dildos et vibrateurs sont mes fidèles acolytes. J’ai aussi appris à en parler avec mes amies. J’ai compris que je n’étais pas la seule qui se masturbait sur la planète Terre. J’ai arrêté d’avoir honte. Se masturber tous les jours, c’est correct. Ne pas le faire aussi.
C’est juste beau de se faire plaisir.