Durant les dernières semaines, quelques médias ont fait part de deux agressions à l'égard de femmes voilées. La première a eu lieu vers la fin du mois de mars, dans le métro à la station Henri-Bourassa. Hanane Mehdi a été attaquée à coups de poing au visage. Elle relate qu'elle a déjà été l'objet d'insultes, mais jamais d'une agression physique comme celle-ci.
La seconde est survenue dans l'arrondissement Rosemont–La-Petite-Patrie en pleine rue. La victime, qui a préféré garder l'anonymat, a reçu un coup à la hanche et aurait été plaquée contre la clôture. L'agresseur aurait tenté de lui enlever son voile.
Ces deux actes violents ont été commis par des femmes sur des femmes.
Loin de moi l'idée de généraliser. Oui, ce sont des cas isolés. Quoiqu'en 2013, La Presse relatait des faits semblables : « On a des échos de ça dans plusieurs régions du Québec. On parle de plusieurs dizaines d'incidents. Des propos haineux, racistes. Des commentaires xénophobes. Parfois les femmes se font bousculer, cracher au visage. Donc, on parle parfois d'incidents de nature violente ». Le contexte sociopolitique de l'époque et la création de la Charte étaient les principaux éléments déclencheurs de cette haine.
Force est de constater qu'aujourd'hui, les choses n'ont pas tant changé. Le projet aura beau être sur la glace, la haine, elle, est toujours vivante. Nourrie par l'ignorance et l'impatience, #LesGens croient qu'il est plus judicieux de faire valoir leur opinion avec leurs poings. Ils poussent même l'audace à se complaire en justifications crasses élaborées en un argumentaire qui évidemment, selon eux, est empreint de logique et de gros bon sens. #not
Conclusion :
1. Elles l'ont cherché. Tant pis pour elles.
2. Elles sont menteuses et jouent à la victime.
3. Si l'attaque avait été orchestrée par des hommes, le geste aurait été socialement plus compris par la population.
J'ai cru naïvement qu'avec le Diane gate, l'intolérance avait atteint son paroxysme. Il semblerait que non. Ce qui est dommage, c'est ce manque de solidarité entre femmes. Pour moi, ces deux attaques s'apparentent à un genre de règlement de compte dans la cour d'école à la sauce Mean Girls.
Les enjeux sont grands et complexes. D'un côté du ring se trouvent celles qui se battent jour après jour pour l'égalité des sexes. De l'autre, ces femmes aux hijabs colorés, aux foulards ostentatoires. Aux couvre-chefs diabolisés autant par les membres de sa propre communauté que par la politique et les médias. Et ce combat, entre vous et moi, n'est pas nécessaire. La société est déjà assez divisée comme ça, nul besoin d'en rajouter. Surtout en sachant que la majorité de ces femmes ne sont pas soumises comme le prétend la croyance populaire.
J'attends impatiemment ce jour ou le Québec lèvera le voile (ha!) qui cache son cœur et tendra la main. D'ici là, je garde espoir, puisque je sais que nous sommes une trâlée à le faire pour ceux qui n'osent pas encore.