8 mars. Journée de la femme. J’entends déjà les édifiantes interventions des émissions de ligne ouverte (hello, Radio X) : « Kossé faire le féminisss en 2015? Les hommes sont rendus mous, on n’a pas besoin que les femmes aient plus de pouvoirs! ». Ou encore, peut-être aurons-nous la chance (ironie) de nous laisser émouvoir par une photo digne de women against féminism d’une demoiselle quelconque qui dit qu’elle n’est pas féministe parce que son chien est un mâle et qu’elle l’aime… *soupir*.
Certes, dans la plupart des pays, les femmes ont le droit de vote. Belle avancée (ayoye, elles sont considérées un peu comme des personnes!). Par contre, qui les représente? Des hommes. Attention, je ne dis pas qu'un homme ne peut défendre les positions d'une femme. Je crois qu'il serait intéressant d’avoir un équilibre dans certains débats politiques. Juste au Québec, en 2014, le pourcentage de femmes à l’Assemblée nationale n’était que de 26,4 %!
C’est aussi un fait (oui, oui!) que les femmes gagnent moins de bidous que les hommes, et ce, même s’ils pratiquent le même genre d’emploi! En 2015, j’entends encore le genre d’histoires dignes d’un film d’horreur creepy des années 1920 : « J’ai perdu mon emploi, car mon employeur a appris que j’essayais d’avoir des enfants ».
(Merci, Patricia Arquette)
Aussi, il ne faudrait surtout pas oublier les mariages précoces (qui touchent très majoritairement les jeunes filles). Sur la planète, il y a 700 millions (!) de femmes qui ont été mariées avant l’âge de 18 ans!
Bref, pour dire que le féminisme n'a plus sa place en 2015, il ne faut pas faire grand-chose d'autre que de fixer sa mousse de nombril! Dire qu'on ne peut être féministe, car on aime les hommes, me donne des nausées dignes de la pire gastro de la galaxie! Les hommes et moi, on se respecte et on s'apprécie pas mal et que je suis quand même féministe.
C’est juste qu’être féministe, c’est tellement plus gros que ça. Pis c'est tellement important.
Alors, est-ce qu’on peut prendre au moins juste la journée pour en jaser?