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Partout et trop facile : où commence le problème avec la coke?
Crédit: http://hopefading.tumblr.com/

J'ai quand même longtemps pas mal fait le party. Pas vraiment plus que beaucoup de gens, mais je crois avoir commencé plus tôt que plusieurs. Pour moi, dépenser 100 $ dans un bar, c'était une soirée normale. En plus de travailler dans le milieu, la grande majorité de mes amis et moi passions la plupart de nos soirées libres (lire : toutes nos fins de semaine + une ou deux soirées dans la semaine) dans les bars de Montréal. C'est un peu comme ça et par hasard que j'ai découvert l'univers des bars et de la coke, et que j'ai commencé à trouver tout ça très normal. Trop normal, peut-être. 

La première fois que je m'en suis fait proposer, j'avais 16 ans et j'étais au Unity, un club du Village. J'avais de la misère à tenir sur mes deux jambes parce que j'étais trop saoule, pis une connaissance m'avait dit : « Prends-en un peu, tu vas voir, tu vas dessoûler ». J'me souviens avoir refusé, tout à fait sidérée par la légèreté avec laquelle il m'avait proposé ça. Comme si c'était un verre d'eau ou une poignée de pinottes. 

C'est drôle, dans mon imaginaire d'adolescente délurée (lol), la coke, c'était vraiment hardcore. J'avais touché à beaucoup d'autres drogues plus « douces » et j'ai été élevée dans une famille où la drogue n'était pas un tabou du tout. Pourtant, la coke, ça m'a toujours fait peur. Pour moi, pour ma perception que j'avais de moi-même. C'est pour ça que je n'y ai jamais touché. Pas parce que je trouvais ça mauvais/mal, j'avais des habitudes de vie nettement plus malsaines à l'époque où la coke était partout autour de moi. Je suis encore incapable de trouver ça si mal que ça, d'ailleurs.

C'était, et c'est encore, parce que j'avais la chienne. J'ai une personnalité compulsive, et j'ai toujours su que je serais incapable de me contrôler. Dans mon univers, c’était rendu que ma non-consommation était perçue comme un jugement de valeur. Je ne compte plus le nombre de fois où, en refusant une ligne ou une clé, j'ai dû assister à des discours de sourds où on m'assurait qu'on n'avait pas de problème, qu'on pouvait arrêter n'importe quand, qu'on avait le contrôle. 

J'ai vu beaucoup de mes amis rusher avec ça, cette fausse impression de contrôle total, cette réalité tordue qui leur donnait l'impression d'être maîtres de leur consommation. J'ai rencontré des gens brillants, passionnés, drôles, gentils, venant de bonnes familles perdre une partie d'eux-mêmes là-dedans. Pis encore aujourd'hui, ce qui me fait halluciner, c'est pas comment la « méchante drogue » fait du mal. Pas vraiment en tout cas. Ce qui est fou, c'est à quel point tout se fait tellement légèrement et graduellement que personne ne pense qu'il y a un problème.

Ça ne peut pas être aussi facile et amusant, avoir un problème de drogue. Si t'es pas dans la rue en train de te piquer, t'en as pas de problème, right? Right? Si tu fais du cash, que tu peux rentrer dans les bars à la mode sans faire la file, si tu as des amis vraiment fashion, beaux et qui réussissent, y'en a pas de problème, hein? C'est sûrement vrai, hein? C'est cette perception de la consommation qui m'a fait le plus capoter. Et qui me fait encore capoter aujourd'hui.

Alors, le problème, il commence où? La panique, elle arrive quand? 

Il existe cette ressource si vous avez des problèmes de dépendances. http://dependancemontreal.ca/

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