Ode au mérinos (où il est question de sous-vêtements, de petits kits et de gros testicules)
Aurélie CoutureDans le monde du plein air, la laine mérinos, c’est comme le Saint-Suaire. Les boutiques offrent TOUT-TE en laine mérinos : des tuques, des t-shirts, des leggings, des bas, des petites culottes. TOUT-TE. Et un amateur de trek ne peut pas dire « mérinos » sans qu’on entende un chœur de chérubins en arrière.
Qu’est-ce qui rend cette laine aussi awesome? Je veux dire, hormis le fait que le mouton mérinos EST L’ANIMAL DE LA FERME QUI A LES PLUS GROSSES COUILLES PAR RAPPORT À SA TAILLE? (Josiane le souligne ICI, mais je trouve important que cette info cruciale circule encore et encore.)
Le charme du mérinos provient avant tout de la longueur et de la finesse des fibres, qui donnent un tissu léger et über-doux. Le mérinos peut être porté directement sur la peau, même par les gens sensibles à la laine. Et il respire en tit-pépère. On a chaud? Il rafraîchit. On a froid? Il réchauffe. On transpire? Il chasse l’odeur de péché originel : c’est un antibactérien naturel.
Crédit photo : Icebreaker
Tout le monde me le dit : une camisole à manches longues en mérinos, c’est parfait comme couche de base sous un manteau imper-respirant.
Des camisoles, il en existe pour les fins et les fous. Selon les goûts et les besoins, on portera attention à l’épaisseur et à la longueur. Et selon le budget, on pourra choisir un tissu 100 % laine, ou un mélange de laine et de fibre synthétique. Les propriétés demeurent assez semblables, même si la résistance aux odeurs est parfois un peu moins bonne pour les étoffes hybrides. (Des geeks comparent ICI laine et synthétique avec des chiffres, des graphiques, des protocoles expérimentaux et tout.)
Voici trois modèles qui me semblent intéressants.
Ce maillot léger Smartwool serait, je crois, idéal pour le Kili, avec les changements de température et l'intensité fluctuante de la marche. Il n’est ni trop mince, ni trop épais. Long et très ajusté, il a de bonnes chances de rester en place dans le pantalon.
Cette camisole MEC représente une option plus économique. Elle serait un peu chaude pour le trek, mais se porterait bien pendant une courte rando. Je l’ai testée à la bibliothèque de McGill, aka la Sibérie, cet hiver. J’ai pu rester immobile pendant plusieurs heures sans avoir besoin de remettre mon manteau. C'est pas rien.
Ce modèle ultraléger Icebreaker avec 4 % d’élasthane = le jackpot de la coureuse. J’aime beaucoup l'air coquin du mannequin les longues manches avec des trous pour les pouces : super pratique quand on a besoin de gants.
FYI, ces trois morceaux sont faits de laine provenant de fermes mulesing-free. Le mulesing, c’est un procédé controversé, utilisé pour prévenir les attaques de parasites chez les moutons mérinos. Il consiste à enlever une partie de la peau qui entoure l’anus pour empêcher la ponte des œufs : c’est un scalp du derrière, en gros. Je me limite à ça, mais les curieuses au cœur solide peuvent googler « mulesing » pour plus de détails, et pour de jolies images. Ça fait un point à vérifier quand on magasine.
Dernier facteur d’awesomeness du mérinos : il n’est pas seulement idéal pour la conquête de la nature sauvage. Il peut être porté all day, everyday, toute l’année. Je vous laisse sur quelques propositions (pas toujours données, mais de qualité) en prévision des beaux jours.
On vous a vanté (ICI et ICI) les mérites du pantalon mou jogging-like et de sa polyvalence. Celui-là est parfait pour une journée d’étude/de rédaction, un brunch ou un effouérage au parc avec un livre.
Pour le bureau, le stage, un colloque ou un 5 à 7 fancy, le chandail mérinos-cuir de J.Crew fait la job (huhu).
Ce petit kit d'été, en version shorts ou shortalls, pourra être assorti à la camisole Icebreaker que voilà. Il sera super pour une longue marche ou un aprem de pédalo kayak sur le canal Lachine (+ une crème glacée du Havre-aux-Glaces, OMG).
Et vous, avez-vous adopté le mérinos? Quand et comment le portez-vous?