J’ai été en relation à distance avec mon petit mari pendant 3 ans. Quand je dis « à distance », je ne parle pas de Montréal-Québec…mais plutôt du Québec au Sud des États-Unis. Tsé là…Juste assez loin pour être obligée de prendre l’avion (2 vols!), mais juste assez proche pour que ça puisse marcher (pas le Japon, mettons)!
Voici mon expérience, tirez-en les leçons que vous voudrez/pourrez! Je ne pense pas détenir la vérité à ce sujet, mais je souhaite plutôt dépeindre un portrait réaliste de ce que ça peut être. Maintenant, j’habite aux USA avec mon petit mari! Comme la « distance » n’est plus là, ça me permet de prendre quelques pas de recul pour vous dire ce qui en est!
La base
Quand on a commencé notre relation, on était pas mal certains que c’était pour la vie. Tous les deux, et on se l’est dit. J’avais 24 ans et lui presque 23 (je suis une cougarrrr!), on était prêts à s’engager.
Je ne me serais jamais embarquée là-dedans si je pensais que ce n’était qu’un fling. On savait aussi à peu près quand on allait pouvoir se retrouver pour de bon. Parce que selon moi, une relation à distance, ce n’est pas une fin. C’est plutôt un processus d’attente. Y’en a qui le font, pour la vie, mais je ne serais jamais capable. On était aux études tous les deux, et pas le genre d’études où tu peux travailler en même temps (lui médecine et moi, doc en psycho).
La distance
Pendant ces trois années, on a réussi à se voir en moyenne aux 5-6 semaines. Je vous mentirais si je vous disais que ça a pas coûté cher : je dois être parmi les 5% des étudiants du Québec les plus endettés. À 500 ou 600$ le vol, 6-7 fois par année, ça monte vite. Quand on se voyait, c’était rarement plus que trois jours. Ugh… J’ai fait le calcul et ça a coûté environ 25 000$ en billet d’avions! C’est intense hein!
En gros, le pattern ressemblait à ça: on se voit 3 jours, c’est malade! On se « colle » beaucoup, pis on fait un million d’activités et de dates super cool. On est sur un nuage pendant une semaine. La deuxième semaine, c’est correct, on a eu notre dose. Quand ça fait trois semaines, on commence à s’ennuyer, surtout qu’il reste encore 3 semaines. C’est souvent ce temps-là le plus dur. Je ne me rappelais plus comment c’était être avec mon petit chum, mais je le reverrais pas avant un bout non plus! Faque là, je commençais à douter et à me dire « dans l’fond, c’est qui ce gars-là? ». La semaine d’après, c’était moins pire : je savais que j’allais le voir bientôt, même si je ne m’en souvenais plus très bien, donc je commençais à avoir hâte! Quand j’allais le chercher à l’aéroport, ou qu’il venait, c’était toujours ben awkward les 3 premières heures. C’était comme si on ne se connaissait plus! Ça redevenait toujours normal après.
Voici un schéma illustrant mon pattern (non-généralisable à la population). À noter que la grosseur des « boules » est proportionnelle à la durée de chacune des étapes, sigh.
Le plus tough
Le manque de contact physique, c’est sûr. Mais aussi, l’état matrimonial « entre deux ». T’sais, quand t’as pas de date mais que tu peux pas cruiser! Se faire juger aussi, surtout au début, avant que mes amis/ma famille le rencontrent. Après, ils le trouvaient tellement hot que ça allait de soi! Mais je me faisais quand même juger en quittant abruptement les soupers entre amis à 10h pour notre rendez-vous FaceTime.
Le positif
On a appris à se connaître en profondeur rapidement. Parce qu’on passait minimum une heure sur FaceTime chaque soir, contrairement aux nouveaux couples normaux qui ont pas mal plus de contact physique et moins de jasette. Ah oui, d’ailleurs pendant 3 mois on s’est parlés au téléphone parce qu’on avait pas pensé à Skype/Facetime!
On a pu voir rapidement si ça cliquait côté valeurs, plans pour le futur, etc. ! Dans mon cas, ça m’a aussi permis de m’ouvrir à la culture Américaine (qui est pas si pire que ça finalement!), améliorer mon Anglais x1000 et aussi m’ouvrir à la culture Grecque, puisque mon p’tit mari est ¾ Grec! On a aussi développé notre créativité pour communiquer! Genre s’envoyer des lettres, s’enregistrer entrain de chanter une chanson, s’envoyer des cadeaux, etc. Pis sinon, parmi les avantages, ben y’a ça:
Mais je vous mentirais si je vous disais que ça a eu plus d’avantages que d’inconvénients. C’était fucking tough et chiant. J’ai pleuré… beaucoup. Pis y’a rien de pire qu’une chicane sur Skype, mettons parce qu’il a oublié notre rendez-vous. Mais je pense que le fait qu’on était très occupés tous les deux a facilité les choses : on restait pas assis à côté du téléphone. Pis maintenant, ben on est donc contents d’être ensemble! C’est un gros sacrifice d’être à distance, et aussi de quitter le pays par la suite, mais dans mon cas ça a valu la peine en siboulot!
J’vous avais dit que je donnerais pas de conseils parce que tout le monde est différent…. Mais mon seul conseil, si vous voulez vous lançer, c’est d’y aller, mais seulement si vous y croyez. J’aborderais le sujet du long terme assez rapidement pis je laisserais faire si les visions de l’avenir sont pas trop alignées.