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Les blues, on doit en parler. Point barre.

*voici un billet écrit par Carolane pas en rapport avec la mode pentoute, mais très important. On s’excuse d’avance pour le ton un peu sérieux (d’un autre côté on s’excuse pas vraiment parce que, dans la vie, certaines choses doivent se dire). Merci et on vous aime beaucoup!

Ça fait plus d’une semaine que je pense à en parler, d’expliquer aux gens (vous) la raison de mon absence virtuelle un peu prolongée…

Mais j’avais peur : peur qu’on me prête des intentions qui ne sont pas les miennes, qu’on me traite d’opportuniste, qu’on pense que j’essaie d’augmenter mon capital de sympathie ou que je profite de la situation. Ce n’est jamais facile de dire qu’on ne va pas bien, qu’on est malade et ce n’est pas tout le monde qui veut l’entendre.

Je les comprends, mais juste un peu.

Dimanche dernier, une amie a tenté de mettre fin à ses jours. Quand je l’ai appris, j’ai sauté dans un taxi et je suis arrivée à l’hôpital en pleurant comme une madeleine. On s’était vu le lundi et je n’avais pas compris qu’elle avait aussi mal. Pourtant, j’étais bien placée pour le faire. Y’a pas un mois, j’étais dans la même situation.

J’avais rédigé ma lettre de départ que j’avais envoyée à mon amie en France, histoire d’avertir quelqu’un qui ne pourrait rien faire. Puis, j’ai eu une bulle au cerveau : il fallait au moins qu’une personne à Montréal le sache. Il était tard. J’ai copié/collé mon message en inbox à une autre amie en me disant que si elle était encore debout, elle allait m’aider. Sinon, bien, c’était ça et ce ne serait pas moi qui allait en décider. Heureusement, elle travaillait encore.

Je me suis ramassée dans un centre d’intervention contre le suicide. J’ai vu mon médecin, il a ajusté ma médication. Il m’a dit que je devais arrêter l’école. En fait, que je devais arrêter toute activité stressante. J’ai donc juste gardé mes chroniques ponctuelles sur le blogue, parce que je trouve ça important de le faire. J’aime écrire sur la mode, sur les ongles aussi. Je me suis prise au jeu et ça m’occupe! Et j’ai des bons commentaires, vous likez mes articles et ça me fait chaud au cœur. Quand vous riez de mes tournures de phrases et de mes jeux de mots, ça me fait sourire. Ça veut dire que j’ai pas tout perdu.

Mes parents m’ont toujours dit de ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’on nous fasse.

Dimanche, j’ai été confrontée à cela. J’avais tellement mal que je ne voyais pas (je m’en foutais un peu aussi) que j’allais faire du mal aux autres. Une chance que j’ai eu ma bulle au cerveau. Et le geste de mon amie, son appel à l’aide, m’a fait réaliser ce que ça fait d’être dans les souliers de l’autre, celui qui reste. Je peux vous dire que c’est pas hot pentoute.

Je suis en dépression. Voilà. Je ne trouve pas cela tabou, je ne crois pas que ce doit l’être. Je suis malade, ça ne se voit pas beaucoup. Reste que je trouverais ça bien plus facile d’avoir un plâtre autour de la tête. Ce serait plus facile de m’excuser parce que je ne sors plus le soir, que je me fatigue vite, que j’ai aucune concentration, que j’ai de la difficulté à lire et garder le focus et je pleure tout le temps pour des riens.

Mais tsé, tellement de gens sont passés par là aussi. C’est motivant de parler avec des gens qui comprennent, qui sont passés au travers. Lorsqu’on a l’impression que c’est trop lourd à porter et que jamais au grand jamais on va s’en sortir, il y a quelqu’un pour prouver le contraire. Ça fait du bien, voilà pourquoi je m’ouvre un peu à vous aujourd’hui.

Je remercie mon amie parce qu’elle est encore en vie. Et je remercie la vie de l’être encore aussi. Merci merci merci merci.

Si jamais vous sentez que votre cerveau est en train de spinner ou vous en pouvez plus d’avoir de la peine, allez chercher de l’aide. N’ayez pas peur de tout faire en votre possible pour aller mieux (arrêter l’école, le travail, voir un psychologue, un psychiatre, parler, prendre de la médication, méditer, jouer dehors, boire du thé, lire des livres, faire du yoga, et ETC). Ça demande beaucoup d’énergie mais je sais que ça vaut la peine. Vraiment, tout le monde en vaut la peine <3

 

Pis une dernière affaire, si Britney Spears a réussi à passer au travers de 2007, je pense que moi aussi je vais être capable survivre à 2012. Des fois, mettre les affaires en perpective, ça fait du bien.

 

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