Aller au contenu
La fois où mon chauffeur Uber m’a appris que je n’étais pas prudente
Crédit: Matheus Bertelli/Pexels

NDLR: Le but de cet article n'est évidemment pas de placer le blâme sur les victimes (parce que toutes les agressions sont 100% la faute des agresseurs), mais seulement d'inviter à la prudence et de partager l'expérience d'une collaboratrice de TPL.

Lors de mon séjour aux États-Unis, j’ai préféré ne pas louer de voiture. Mes déplacements allaient être minimaux et j’ai déjà l’habitude de voyager par taxis ou Uber dans mon quotidien, quand je ne feel pas pour utiliser la STM. 
 
Bref, on se retrouve, mon conjoint et moi, devant notre hôtel un bon matin, à attendre notre chauffeur Uber. Une voiture similaire à celle sur mon écran s’approche. J’ouvre la portière.
 
-Michael?
-Yes.

 
J’entre dans son véhicule. Jusque-là, assez typique de mes matins, lorsque je snooze une (ou deux ou trois) fois de trop. Je n’ai pas le temps de boucler ma ceinture que le chauffeur nous réprimande de ne pas faire preuve d’assez de prudence. À ce moment-là, le manque de caféine et notre anglais rouillé matinal nous fait penser que c’était une blague. Malheureusement, ce n’était pas le cas.
 
Rapidement, notre chauffeur s’est aperçu que nous étions dans l’incompréhension. C’est à ce moment qu’il nous a raconté l’histoire de Samantha Josephson, une étudiante de 21 ans, qui a connu un destin tragique en embarquant dans ce qu’elle croyait être le véhicule auquel elle avait fait appel, mais qui s’est avéré être la voiture d’une personne se faisant frauduleusement passer pour un chauffeur. Un vidéo la montre embarquer dans ledit véhicule. Son corps a été retrouvé 14 heures plus tard, à 90 miles de l’endroit d’où elle était partie.  

 
Après avoir entendu cette histoire, j’étais sous le choc. Je fais appel à des transports (que ce soit des taxis traditionnels ou par une application) pratiquement chaque semaine et c’est devenu tellement banal que je ne me pose pas trop de questions. L’habituel « Michael? » était devenu une norme pour moi. Parmi toutes les informations disponibles pour m’assurer de l’identité de mon chauffeur, j’optais systématiquement pour la seule qui n’était pas vérifiable. 
 
Le but n’est clairement pas de démotiver les gens à faire appel à des transports : au contraire, il s’agit d’une solution parfaite et responsable dans bien des situations. Je pense seulement que certaines vérifications soient nécessaires avant d’embarquer dans un véhicule, peu importe sa provenance. En demandant au chauffeur d’indiquer à quel nom la course est enregistrée et en vérifiant le numéro de la plaque, on augmente drastiquement le niveau de sécurité de nos déplacements, sans vraiment en alourdir le processus. Au final, il faut tout simplement rester conscient.e du fait qu'on entre dans le véhicule d'un.e inconnu.e, malgré la frénésie du quotidien, puisqu'une erreur peut rapidement se glisser et ses conséquences peuvent être importantes. 
 
Cette même histoire aurait très bien pu se passer avec n’importe quelle compagnie de transport, qu’elle soit basée sur un modèle traditionnel ou virtuel. Au contraire, j’ai trouvé très rassurant de voir que notre chauffeur soit aussi investi dans la sécurité des utilisateurs de la plateforme et qu’il perpétue le travail d’éducation à la vigilance déjà en place.
 

Plus de contenu