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De la pression d’être ordinaire et le cerveau qui va avec
Crédit: Josianes/Instagram

Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait un « on jase » à visage découvert, vous m’excuserez c’est que, de toujours mettre ma face, ça gosse parce que j’ai l’impression de pas avoir de jardin secret même si j’adore parler de ma vie.

Je sais pas si c’est mercure en rétrograde, mon TDAH qui est strong dans ma vie en perpétuel changement ou bien le fait que j’en ai vraiment plein le cul de l’hiver, mais je commence à trouver difficile la perpétuelle attente des gens que ma vie soit ordinaire, sans aventure, sans difficulté.

Le regard du monde quand je parle d’une petite anecdote qui se veut drôle. Je sais pas, me faire regarder comme voyons, tu n’es pas capable de te rendre à une place à une heure précise ou je sais pas quoi. La tête qui se penche quand je veux juste dire que mon doux, je sais pas, le déneigement à Montréal entraîne des aménagements d’horaire que mon cerveau process pas. Les petits sourires en coin quand je parle, parce que mon doux c’est nouveau parler de la température. ÇA M’ÉPUISE.

J’ai fait mon deuil la gang, mon cerveau sera jamais comme le vôtre, je peux vous sortir une série de diagnostics pour le prouver. Je vais aussi continuer de prendre la place et la parole que je veux parce que ça me fait ben du bien d’en prendre de la place après une enfance où j’avais même pas le droit de montrer que j’étais bien là, en vie. Je vais continuer de trouver ça drôle mes mésaventures et en parler parce que c’est drôle pour de vrai, la vie, sinon j’ai plus le goût d’y participer, vous comprenez. Je vais continuer de faire de mon mieux pour arriver à l’heure et rien oublier même si ce genre d’effort là épuise l’énergie que je peux avoir.

Je vais surtout continuer de vous décevoir pour de vrai et je peux pas m’en vouloir pour ça, parce que c’est ma petite vie, mes petits projets que je pousse du mieux que je peux avec absolument tout le coeur que je peux y mettre et que j’ai arrêté de vivre à travers les espérances des autres depuis bien longtemps, surtout quand je me suis rendu compte que je pouvais pas les atteindre, les règles que vous me posez.

Ma vie n’est pas ordinaire, c’est plate, mais mon cerveau non plus. Je suis sûre qu’à un moment de ma vie, j’aurais voulu avoir une vie normale, un cerveau normal, une enfance normale, des petits tracas normaux, mais non. Rien de ça fait que je suis moi et je ne voudrais échanger ma vie en ce moment contre celle de personne d’autre.

Et le plus le fun, c’est que j’en ai, du fun. Et c’est pas mal tout ce qui compte (avec le fait que j’ai jamais été aussi heureuse de ma vie).

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