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Couple multiculturel : trois ans après, je ne regrette rien!
Crédit: Elizabeth Dupont

Ces jours-ci je me sens nostalgique. Il y a trois ans, j’étais en train de tomber en amour avec celui qui est devenu mon petit mari chilien et qui m’a fait remettre tout en question. Celui qui aujourd’hui même m’a sorti la phrase « Je suis tombé en amour avec toi » après l’avoir apprise dans son cours de français.
J’aimerais dire que j’ai envie d'appuyer sur rewind pour retourner trois ans en arrière et sentir cette fébrilité de la découverte de l’autre. Mais ce serait mentir. Tout ça semble si beau quand je raconte notre histoire d’amour à qui veut l’entendre ou la lire via ce blogue. La vérité, c’est que si c’était à refaire, je le referais à 100 %. Par contre, les épreuves qu’on a traversées ensemble sont derrière nous et je ne repasserais pas par là une autre fois.

Une relation multiculturelle implique d’énormes obstacles qui peuvent paraître invisibles au départ. Par exemple, le jugement des proches, tout.e un.e chacun.e qui veut te décourager et te convaincre que tu es complètement déconnecté.e… Il faut être prêt.e à faire face à très peu d’appuis et beaucoup de gens qui tentent de te « raisonner » comme ils le disent si bien.

C’est aussi un nombre inimaginable d’incertitudes au départ. C’est comme ce jeter dans le vide.

Vivre une relation multiculturelle signifie qu’une ou les deux parties du couple devra nécessairement faire le sacrifice de son pays natal. Pour notre part, nous vivons actuellement au Chili et sommes déterminés à y vivre. Cependant, nous souhaitons passer quelques années au Québec dès 2019. Je crois que même si l’un des deux quitte définitivement son pays, il est essentiel que l’autre s’y intéresse. C’est d’ailleurs chéri qui souhaite apprendre ma langue et connaître davantage mes parents et ami.e.s, d’où notre projet en sol québécois. Honnêtement, après toutes les démarches pour pouvoir moi-même rester légalement au Chili je n’ai pas envie de recommencer de sitôt. Pourtant, nous nous lancerons bientôt dans cette démarche (ô combien compliquée!) pour lui. Je suis vraiment heureuse qu’il ait lui-même cet intérêt comme moi j’en ai un pour sa culture et son pays. C’est un bon ciment pour notre relation.

La distance culturelle est un autre aspect à considérer dans une relation comme la nôtre. Par là, j’entends des références différentes notamment dans nos coutumes et notre éducation. Par exemple, mon copain a été bercé au son des buts marqués par la sélection nationale de soccer et la « cumbia » pendant que mes parents me chantaient Joe Dassin et Céline Dion, avec la « game » du Canadien en sourdine. Il a grandi dans une culture latine plus « relax » sur bien des points et moi dans un système québécois plus encadré. Le meilleur exemple est qu’il n’a jamais eu d’heure limite pour aller se coucher depuis sa petite enfance alors que moi je DEVAIS être au lit à 20h quand j’avais huit ans. Ça peut sembler totalement anodin, mais si un jour nous décidions d’avoir un enfant, il faudrait se mettre d’accord sur ce point alors que la distance entre nos deux références est abyssale!

En prenant du recul face à ces trois années, je dirais que notre couple a été mis à l’épreuve, mais que malgré tout, il n’a jamais perdu une seule once de sa force puisque le respect et la communication ont toujours été nos deux valeurs fondamentales. Nous sommes à l’écoute de l’autre et surtout transparents. Ajoutez à cela une grosse dose d’humour quotidienne et vous avez notre recette secrète : nous ne nous sommes JAMAIS chicanés en autant de temps.

Chaque couple est différent, alors il ne s’agit pas d’une recette miracle unique.

Finalement, je suis convaincue que nous avons pris exactement la bonne décision quand nous nous sommes choisis, malgré tous les murs qui se dressaient autour. Tous les défis que nous avons traversés auront finalement permis à notre amour de s’épanouir et d’être encore plus unis pour continuer d’avancer ensemble.

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