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Je ne sais pas où je m’en vais

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Je ne sais pas où je m’en vais
Crédit: Dustin Dagamac/Unsplash

J’ai 26 ans, et je ne sais pas où je m’en vais. Ma vie est tellement différente de ce que je m’étais imaginé, il y a dix ans. Comprenez-moi bien : je suis très heureuse. Mes choix m’ont emmenée là où je ne pensais jamais me trouver, et jusqu’à maintenant, c’est une très belle surprise.

À 16 ans, je savais déjà que j’étudierais en-dehors de ma région, loin de ma famille et mes ami.e.s. J’avais un copain depuis déjà un an et j’espérais faire un bon bout de chemin avec lui. On s’était dit qu’on essayerait d’entretenir une relation à distance, puisqu’un jour, je reviendrais. C’était ça, le plan. Ensuite, je me voyais m’installer dans une jolie maison avec lui et éventuellement fonder une famille avant d’avoir 30 ans. Je ne pense pas que lui voyait aussi loin dans l’avenir, mais c’était ce que je voulais.

Puis un an après mon départ, j’ai rencontré un beau monsieur, avec qui je suis depuis maintenant sept ans. On s’est installés à Montréal, j’ai complété un baccalauréat et j’ai perdu de vue beaucoup de mes ami.e.s. Monsieur terminera bientôt ses études, à l’aube de la trentaine. On vit très heureux dans notre 4 ½.

Puis il y a toutes ces personnes que j’ai connues de près ou de loin. Il me semble que mon parcours est atypique. Il me semble qu’elles ont toutes un ou plusieurs enfants, qu’elles sont stables financièrement et que leur vie est donc bien « droite ». Qu’elles savent ce qu’elles veulent et comment l’obtenir. Ou qu’elles sont super épanouies.

Je me doute bien que tout ça n’est qu’une illusion. Je n’ai aucune idée de ce qui se passe dans leur vie, ou de leurs problèmes. Parce que tout le monde en a. C’est juste que je suis tellement loin de tout ça que ça me donne le vertige. Je me demande si un jour, ça va m’arriver. Puis je me demande si c’est vraiment ce que je veux. Je me demande c’est quoi la définition d’une vie heureuse pour moi, et je n’ai pas la réponse. J’imagine que c’est ça, la crise de la mi-vingtaine.

En même temps, tellement de choses excitantes s’en viennent pour moi. C’est vrai que professionnellement, ce n’est pas clairement défini. Mais jusqu’à maintenant, j’aime ce qui se dessine devant moi. Et si un jour ça ne me convient plus, il y a toujours moyen de changer la situation.

Non, je n’aurai pas d’enfant avant d’avoir 30 ans. Et puis après? Je ne suis pas prête. Et j’ai tellement de projets. Au final, c’est la comparaison avec les autres, qui me fait mal. C’est ce qui me donne l’impression que je ne vais nulle part. Et pourtant…

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