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Pourquoi je ne serai pas vegan toute ma vie…
Crédit: stuarthampton/Pixabay

Non, je ne serai pas vegan toute ma vie. J’ai longtemps défendu bec et ongles les prouesses du véganisme. Je me suis en masse obstinée avec les personnes qui mangent de la viande. J’ai souvent critiqué leurs choix et leurs visions que je qualifiais d’obsolètes, mais j’ai moi aussi fait mon bout de réflexion.

Être végane relève du privilège. Moi, blanche montréalaise, j’ai besoin de savoir que je baisse mon empreinte le plus possible. J'ai besoin de faire des choix en fonction de ma géolocalisation et de comprendre que mon choix n'est pas la solution ultime. Mais je peux penser de cette façon uniquement parce que je ne suis pas dans le besoin. Si je l'étais, je mangerais ce que je peux et non ce que je veux.  

Il est sûr que tant que je resterai en ville avec un certain budget, mon alimentation sera sans produits animaliers. En ville, les ressources sont loin, rien n’est vraiment local. Certes, il y a les paniers biologiques qui sont une excellente alternative, quoique dispendieuse, mais une ville ne sera jamais autonome. Elle dépend des produits d’ailleurs. Des produits d'ailleurs qui souvent proviennent de l'exploitation humaine, lire ici : les noix de cajou, les avocats, les oranges, le cacao, le café et j'en passe.

Le coût des vegans
Crédit : Giphy

​Je ne compte pas rester en ville toute ma vie. Dans une perspective où j’irai habiter la campagne, je préférerai manger la poule du coin plutôt que le soya de l’autre bout du pays. Je ne pense pas consommer de viande rouge, car j’ai trop lu d’études qui m’inquiètent concernant la santé, mais il reste que je réintégrerai les produits maraîchers de source équitable et les volailles. 

J’essayerai le moins possible d’exotiser mon alimentation pour la rendre plus locale et donner mes petits dollars à une personne de ma communauté. Alors que je pensais que mon type d’alimentation était à son apogée, un ami à moi m’a fait réaliser à quel point le véganisme était accessible à une certaine population privilégiée. Et même encore là, je me trouve très chanceuse de pouvoir pousser encore plus loin la réflexion quant à mon alimentation, puisque beaucoup (trop) de gens encore manquent de nourriture.

Pensez-vous être végane pour toujours? Considérez-vous que c'est un privilège, vous aussi? 

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