Aller au contenu
Vivre avec moins de maquillage, étape 1 : le constat.
Crédit: 7beautytips.com

Il y a quelque temps, j’ai entrepris un ménage dans ma vie, au sens propre. Je me suis débarrassée de plein d’objets : meubles, vêtements, décorations, paperasse, livres, souvenirs, accessoires et… maquillage, évidemment.
 
Pardon?


Crédit : gifsec.com

Regardez-moi la trousse que j’avais à pareille date il y a un an (et elle est loin d’être spectaculaire – merci à Léa pour l’analyse, en passant).
 


Crédit : Julie B.

Ce n’est qu’une partie de mes possessions d’antan, puisque j’avais fait une sélection pour la photo.

Intéressant au point où le magazine LOULOU y a déjà consacré un spread de 3 pages. C’est cool. Très cool, même. « Hey, mes produits intéressent un magazine. » Si on m’avait dit ça alors que j’avais 10 ans et que je me trouvais laide au point d’en pleurer… De posséder une trousse de maquillage ET d'avoir ma face dans un magazine m'aurait probablement fait disjoncter. C’est fou à quel point on considère le « produit » comme un moyen d’accéder à un idéal, un statut, je ne sais pas. Après tout, dis-moi quel produit tu utilises et je te dirai qui tu es. N’est-ce pas?
 


Crédit : Julie B.

 
Mais un an plus tard, à presque 31 ans,  j’y pense et je suis vraiment dubitative. Est-ce bien moi? Qui suis-je? Où vais-je? Lol.

Ouais, c’est normal, quand on sort, qu’on participe à des évènements, qu’on fait des trucs, de se maquiller, de porter une attention particulière à notre apparence, d’être coquette. Je le fais encore et je vais probablement continuer à le faire. Après tout, se « grimer » pour une occasion, c’est le fun. Le maquillage, c’est le fun. C'est beau. C’est un art.
 
Sauf qu’à un moment donné, je me suis demandée (et ça m’est venu vraiment spontanément) : « Suis-je si moche? »
 
Je vous vois sourciller. Attendez avant de grimper dans les rideaux, je ne veux pas aller sur le terrain du : « Oui, mais tu peux quand même te trouver belle et te mettre en valeur, bla bla bla. »
 
Cela va de soi.
 
Je ne me trouve ni laide, ni belle. Je dirais que je suis assez normale. Et être normale, ça veut dire de se maquiller régulièrement, voire quotidiennement, dès qu'on a 10 ans ou à peu près. Ça commence discrètement, puis, la routine s'installe et s'intensifie avec l'âge. Ça devient non seulement une habitude, mais un incontournable. Ça devient un besoin.
 
Mais que représentait pour moi ce vernis supplémentaire? Était-ce révélateur autant de mes défauts d’apparence que de ma personne? Pourquoi posséder tous ces objets et les accumuler? Pourquoi vouloir camoufler des éléments qu'il n'était pas nécessaire de camoufler? Pourquoi tant de besoins? Quel était LE besoin derrière tout ça?

Pourtant, je suis loin d’être la personne qui possède le plus de produits, on s’entend. Mon look est assez naturel.
 
Mais si je fais l'inventaire de ma trousse avant le ménage :
 

  • au quotidien : le fond de teint normal, celui qui est léger et qui ne coûte pas cher;
  • un fond de teint très couvrant, mais qui me fait la peau grasse (je le garde quand même);
  • une autre version du premier fond de teint, mais en plus cher (pour les semi-occasions);
  • pour les journées de type « minimal » : la crème BB/CC (parce que même la tendance au minimal est synonyme d’acheter un autre produit);
  • et une autre BB, parce que la première n’est pas assez couvrante;
  • pour « that time of the month », les photos ou les évènements spéciaux : le fond de teint +++, celui qui sent la peinture tant il couvre;
  • pour les boutons : le cache-cernes de Clarins, aussi couvrant qu’une éclipse solaire;
  • en tout temps : une poudre matifiante;
  • pour avoir l’air d’un vrai soleil même en temps de déprime profonde : un illuminateur. « J’en mettrais sur mes toasts », dixit ma personne, très emballée par le produit;
  • pour sculpter mon visage rond : une poudre bronzante, mais sans glitter – j’aime pas ça;
  • pour l’été : une poudre bronzante avec un peu de glitter, juste pour dire;
  • trois pinceaux (un pour la poudre, un pour le blush, un pour le bronzer);
  • pour les joues : un blush;
  • pour les joues, encore : un blush, mais dans une teinte plus légère;
  • pour les joues, mais avec un effet différent : un blush crème;
  • l’incontournable eye-liner : un sous forme liquide (cher payé), quelques crayons, quelques feutres et un khôl;
  • pour créer un bel effet : un trait d’ombre à paupières en bas;
  • le pinceau spécialement dédié à créer l’effet en question;
  • les ombres à paupières : plusieurs palettes et quelques produits individuels;
  • le produit de Lise Watier qui transforme n’importe quelle ombre à paupières en eye-liner, mais en version plus smooth;
  • mascara : le cher, le pas cher, le waterproof et celui qu’on m’a offert;
  • pour les sourcils : un crayon, mais comme je ne l’aimais pas trop, j’ai essayé une cire et quelques poudres, mais au final, j’utilise une teinte de mes nombreuses ombres à paupières;
  • pour les journées moches : un rouge à lèvre rouge;
  • pour les journées normales : un rouge à lèvre pâle/normal;
  • pour toutes les fois où je veux avoir de la couleur sur les lèvres : le crayon à lèvre, idéalement dans un maximum de nuances;
  • une encre à lèvres : c’était tout nouveau, tout beau;
  • parce que je n’apprends pas de mes erreurs : 5-6 gloss (je n’en porte jamais, pourtant);
  • évidemment, les 15 vernis à ongles (parce que c’est bon, d’avoir le choix).

 
C’est sans compter les innombrables produits de nettoyage, crémage et autres.

Ça fait beaucoup, je trouve, pour une simple face.
 
Je vais m’arrêter ici, pour l’instant. Appelons ça l’étape du constat. Je vais poursuivre la réflexion plus tard.
 
En terminant, j’aimerais paraphraser la comédienne Valérie Blais, interviewée dans le documentaire Beauté fatale de Léa Clermont-Dion : pendant ce temps, les gars, eux, ils s’en foutent, ils font leurs affaires et ils font de l'argent.

Pensez-y. On s'en reparle.

Plus de contenu