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« Devenir lesbienne » : premiers doutes et questionnements sur son orientation sexuelle
Crédit: Montage par Éloïse Dubé

Je me souviens très bien la première fois que je l’ai remarquée. Sans pourtant savoir trop pourquoi je la remarquais à ce point. Je m’en souviens, c’était dans un corridor à l’école. J’étais avec une amie, pis elle est venue lui parler. Je me souviens avoir demandé à mon amie « C’est qui, elle? ». La vérité, c’est qu’elle m’hypnotisait (lolol). Il y avait quelque chose de très charismatique qui se dégageait d'elle. J’étais en secondaire 4.

À l’époque, j’étais dans une relation qui ne marchait pas vraiment bien avec un garçon, depuis beaucoup trop longtemps. Justement, la fin s’en venait petit à petit. Mais à l’époque, je n’aurais jamais vraiment imaginé que mes prochaines relations allaient être SI différentes.

On ne s’était jamais vraiment parlé, elle et moi, mais je la croisais souvent. On connaissait le même monde, t’sais. Je la regardais. Beaucoup. Je feelais weird, mais je n’aurais pas pu expliquer pourquoi.
J’me souviens la première fois que je lui ai parlé. C’était une conversation banale. Du small talk parce qu’elle était venue parler à mon amie. J’avais l’impression que mon ventre allait exploser tellement j'étais nerveuse.
 


Crédit ; giphy.com

Petit à petit j’ai commencé à la voir plus souvent. « En amie ». Sachant très bien qu’aucune autre de mes amies ne me mettait dans un tel état. Quand on se voyait, c’est pas des dates. Sauf que moi, j’avais un solide crush!  C'était la première fois que je ressentais quelque chose comme ça pour une fille, pis je trouvais ça un peu vraiment weird. Je ne savais pas trop ce qui se passait dans mon corps. Mais je savais une chose : c'était assurément hors de mon contrôle.

Je pensais souvent à ça. Je dormais mal. Je tournais en rond. Je me questionnais. Sans cesse. Je ne pensais pas juste à elle. Je pensais aussi (surtout) à tout ce que ça représentait dans ma vie, penser à elle de cette façon. 

Pendant ce temps-là, on continuait à se voir. Je parlais de mes questionnements à mes ami(e)s. Pis même si ça faisait du bien d’en parler, ils ne comprenaient pas vraiment ce que je vivais. Aucun d’entre eux ne s’était jamais retrouvé devant des questionnements comme ça. Des questionnements qui remettent en question toute ta notion de « normalité ».

Toutes mes questions tournaient en boucle 24/7 dans mon cerveau. « Est-ce que c’est normal? Est-ce que j’ai le droit? » Je n’arrivais pas à me laisser aller pleinement à ce que je ressentais. Au fond, c’était quoi que je ressentais?


Crédit : giphy.com 
 

Tout s’est éclairci le jour où on s’est embrassées. Je m’en souviens encore très bien. À ce moment-là, tous mes questionnements se sont envolés. Oui, c’était normal. Parce qu’on ne peut pas se sentir aussi bien et que ça soit anormal.  J’avais besoin de ce moment-là dans ma vie. Ça m’a vraiment aidé à comprendre que la normalité, c’est ben relatif.

Après, j’ai commencé à me sentir vraiment mieux avec moi-même. Ce n’est pas facile de se questionner sur notre orientation sexuelle. Ça brise — un peu — les repères qu’on s’était créés. Ça nous force à faire face à une nouvelle réalité.

Mais finalement, l’amour reste pareil. Dans ce sens-là, ce n’est pas vraiment différent.

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